La mythique Rocket III, la reine de la démesure refait surface; Triumph l’a entièrement repensée pour en mettre plein la vue et les sens. On aurait cru, à la venue de la plus récente norme Euro5, une réduction de sa cylindrée pour se rapprocher de sa concurrente directe la Diavel. Eh bien non, au contraire, la firme anglaise pousse le concept ‘’power cruiser’’ encore plus loin en portant sa cylindrée à 2.5 litres.
Si le modèle sortant de la Rocket III impressionnait par sa carrure, sa corpulence et sa longueur, son style, lui ne faisait pas l’unanimité. Difficile de cacher une aussi imposante mécanique et de pondre des lignes élégantes autour. Entièrement remodelée la Triumph Rocket III 2020 se montre toujours aussi abondante, mais dorénavant des plus séduisantes avec des lignes parfaitement agencées au moteur, un double phare DEL, un train avant musclé et une partie arrière nettement affinée pourvue d’un mono bras oscillant qui laisse plein regard sur une jante en aluminium à 5 rayons.
Triumph nous a habitués, depuis quelques années, à une finition au-dessus de la moyenne de l’industrie et la Rocket III ne fait pas exception à cette nouvelle règle. L’assemblage, le traitement des surfaces, l’aluminium brossé et l’aspect taillé du couvre-culasse, les carters et l’échappement ne présentent aucune faille. Un réel tour de force des concepteurs.
L’opulence mécanique
Au Québec, on n’achète pas une moto principalement pour son utilité, mais bien pour les sensations qu’elle distille; sur ce plan la nouvelle Triumph Rocket risque de faire un ravage. Elle frappe totalement l’esprit avec son énorme tricylindre en ligne à vilebrequin longitudinal de 2458 cc. Sa fiche technique semble décrire un moteur automobile, soit le plus haut niveau couple jamais atteint par une moto de série avec 163 lb-pi à seulement 4000 tr/min. La puissance n’est pas en reste, grâce à un respectable 167 ch à 6000 tr/min soit 10% de plus que son prédécesseur. Un nouveau système de lubrification à carter sec, des balanciers d’équilibrage optimisés, une architecture d’échappement revue et une technique d’assemblage améliorée ont permis une baisse de poids de 18 kg.
Un changement global
Deux modèles de série prévus; la GT et la R. La première se veut une monture de tourisme léger, conviviale et confortable pour le pilotage plus détendu alors que la deuxième la « R’’ incarne la pure et dure cruiser de performance au style impressionnant. Le guidon, la calibration des suspensions, la selle, l’ergonomie et la cartographie du moteur se voient peaufinés pour les différents types de pilotage de chacune des déclinaisons.
Sur le plan technique Triumph impressionne une fois de plus avec un tout nouveau cadre en aluminium et un allégement du moteur qui ont permis de trancher 40 kilogrammes sur la balance pour un total de 291 kg tous pleins faits malgré la dotation plus nombreuse d’équipement électronique et mécanique. Le reste de la partie cycle fait confiance à Showa pour les suspensions et Brembo pour le freinage avec des étriers Stylema à disques de 320 mm à l’avant et 300 mm à l’arrière. Triumph annonce une monture plus agile se rapprochant des standards du segment grâce à une chasse qui passe de 185 à 134 mm et un angle de fourche plus fermé de 4,1 degrés. De plus, la Rocket III s’équipe d’un guidon offrant un bras de levier important conçu pour favoriser les manœuvres.
Expérience optimisée : Triumph Rocket III
L’ergonomie totalement revue présente une selle juchée à 750 mm sur la GT et 773 mm pour la déclinaison »R ‘’, toutes deux amincies au niveau des cuisses pour faciliter la pose des pieds au sol. Les repose-pieds réglables à la verticale comme à l’horizontale ainsi que l’angle variable du tableau de bord permettra à tous et chacun d’optimiser son expérience au guidon de cette fantasmagorique machine.
Elle ne fait pas l’impasse sur l’électronique avec un opulent équipement technologique. On note le contrôle de traction, l’ABS à fonction sur l’angle, les modes de cartographie du moteur, l’assistance au changement de rapport en montée comme en descente, une centrale inertielle à 6 axes, le démarrage et le blocage de la direction sans clé, le régulateur de vitesse et le tableau de bord TFT à connectivité Bluetooth, navigation Google et commande d’une caméra GoPro.
Métamorphosée, optimisée, stylisée et impressionnante, la nouvelle Triumph Rocket III R et Rocket III GT fait partie des motos hors-norme conçues pour faire vivre les sensations d’une cruiser à un niveau jamais atteint jusqu’à maintenant.
Par Pascal Bastien